Les Apsaras sont des nymphes célestes d’une grande beauté, sorties des flots lors du barattage de la mer de lait, mythe fondateur qui prévaut au pays des khmers.
Ce sont les compagnes des Deva (entités bienfaisantes) autant que des Asura (démons). Elles symbolisent le plaisir des sens et de l’esprit. Elles sont généralement représentées comme de belles jeunes filles aux courbes sensuelles, légèrement vêtues et aux seins nus. On dit qu’elles connaissent mille manières d’éveiller les sens. Lorsqu’un ascète acquiert trop de pouvoirs, le dieu Indra lui envoie quelques Apsara, auxquelles il ne peut que succomber et il en perd ses pouvoirs.
Les représentations d’apsarassont situées sur les bas-reliefs des temples. Dans certains cas, elles s’inscrivent dans un contexte iconographique précis, comme par exemple, la danse de Civa et dans d’autres cas, elles symbolisent une offrande de spectacle éternel aux dieux. Au niveau de leurs tenues, les apsaras sont très richement vêtues. Elles portent en effet de somptueux costumes et sont parées de bijoux aussi délicats que luxueux.
Les nouvelles Apsaras :
La danse a toujours été un art majeur du Cambodge et un des aspects les plus délicats de l’âme khmère. Aujourd’hui encore, les sculptures de ces apsaras, déesses dansantes d’Angkor, sont les modèles des danseuses en chair de notre époque qui apprennent cette discipline.
A Phnom Penh, une école des beaux-arts forme une nouvelle génération de danseuses. Les statistiques officielles manquent, mais enseignants et responsables affirment qu’il existe désormais quelques centaines de jeunes apsaras dans le pays. La danse elle-même a été inscrite par l’Unesco au Patrimoine culturel immatériel. Les danseuses sont choisies dès l’âge de sept ans, pour leurs capacités et leur beauté mais aussi la souplesse et l’élégance des mains.
Elles sont soumises à des exercices techniques le matin et à un enseignement général l’après-midi.
Travail, répétition, souffrance sont de rigueur comme dans tout apprentissage de danse classique. Mais, par cette transmission, les poignets et les doigts se courbent, semblant défier les lois humaines de la souplesse. Une grâce indescriptible émane de ces gestes ancestraux, censés porter vers l’au-delà les souhaits des rois khmers.
Le corps doit rester vertical dans ses ondulations, le visage impassible, seules les mains et les pieds décrivent des mouvements. La danse khmère est un ensemble de figures en perpétuel mouvement. Les mouvements sont très élaborés et exécutés le plus souvent avec lenteur. Tel geste dans telle posture des bras et des jambes a valeur de mot, et les mouvements enchaînés les uns aux autres prennent valeur de phrase. Les règles les plus strictes dictent l’enchaînement des mouvements, même si leur symbolisme est maintenant presque totalement oublié.