A Siem Reap, se pratique toujours la sériciculture. La sériciculture, vous connaissez ? C’est l’élevage du ver à soie qui est lui même la chenille d’un papillon, le Bombyx mori. Elle consiste en l’ensemble des opérations de culture du mûrier, d’élevage du ver à soie pour l’obtention du cocon, de dévidage du cocon, et de filature de la soie.

L’origine de l’élevage du ver à soie appartient en partie à la légende. Celle-ci raconte que c’est la princesse chinoise Si-Ling-Chi qui, il y a 26 siècles, faisant tomber un cocon de papillon dans sa tasse de thé, découvre le principe du dévidage de la soie.

L’Empire de Chine va conserver durant plus de deux millénairesl’exclusivité de la fabrication de la soie.

Encore en usage en France, et particulièrement dans les Cévennes, jusqu’au début du XXème siècle, cette culture se faisait dans de grands bâtiments appelés magnaneries. Au Cambodge on parle de fermes séricicoles.

Durant l’année écoulée, lors de la journée d’orientation professionnelle, les enfants de l’association ont pu visiter une de ces fermes.

Les vers sont élevés dans une maison protégée des insectes prédateurs et sont nourris de feuilles de mûriers, arbres qui sont cultivés tout autour de la ferme. Quand les vers sont prêts pour la métamorphose en papillon, après 21j, leur peau devient jaune et ils vont se mettre à fabriquer le cocon, ce qui prendra une dizaine de jours.

Une partie de ces cocons sera réservée à la reproduction, l’autre prélevée et sacrifiée pour récupérer le fil de soie.
Après incubation dans un bac d’eau chaude, on déroule le fil unique qui constitue le cocon, tout en le débarrassant de ses impuretés.
C’est la partie extérieure du cocon qui donnera la soie dite «sauvage», et la partie plus interne qui produit la soie fine. Puis, le fils sera teinté et proposé au tissage.

Si vous avez la chance d’aller voir votre filleule à Siem Reap, n’hésitez pas à pousser jusqu’à la ferme de la soie.

Le développement de la sériciculture et le maintien des différents métiers artisanaux en voie de disparition sont essentiels pour le Cambodge car, au-delà du maintien de la tradition, ils sont pourvoyeurs d’emploi et constituent un atout supplémentaire pour le tourisme, un des secteurs d’activités dominants de Siem Reap.

SM