1995, il y a 22 ans. Pierre se rend au Cambodge pour la première fois et c’est un véritable coup de cœur.

Il tombe sous le charme de ce pays et surtout de son peuple dont Pierre dit qu’il est «beau et fier mais terriblement meurtri par ces années de guerre». De retour en France pour ses affaires, il  décide de revenir très vite au Cambodge et ses séjours vont se faire de plus en plus fréquents, de plus en plus longs. A Siem Reap, au pays des temples d’Angkor et du roi Jayavarman, il s’intéresse aux petites gens, s’intègre à la vie locale et fait du bénévolat pour les Artisans d’Angkor. Et puis, parce qu’il veut vraiment aider ce peuple à se reconstruire, l’idée germe dans sa tête. Ce sont les enfants qu’il faut soutenir avant tout. C’est par eux que tout commence. Leur donner accès à l’éducation pour qu’ils vivent dans de meilleures conditions matérielles et sociales mais surtout pour éviter le retour de l’obscurantisme.

Projet fou, projet ambitieux, qu’il ne lâchera pas malgré les multiples difficultés du parcours.

ll structure au Cambodge une équipe de tuteurs autour de Yada, qui deviendra son amie, et en France, avec le soutien précieux des pionnières, Huguette, Brigitte puis Hélène et d’autres, il va récolter des fonds puis mettre en place un système de parrainage. En 2001, Sourire Angkor voit officiellement le jour. Pierre est heureux. Cette association c’est un essentiel pour lui. Il va trouver l’énergie pour l’animer sans relâche, s’entourer d’hommes et de femmes, en France et au Cambodge, pour que son projet se développe. Qui pourrait résister à Pierre quand il parle de son association et des petits Cambodgiens ? Homme solide et belle âme, il sait mettre en confiance et nous invite à le suivre. Ainsi, chaque année, 70, 80 et jusqu’à plus d’une centaine d’enfants vont être sortis d’une impressionnante misère pour accéder à l’enseignement et acquérir l’instruction qui les rends plus libres.

Je me souviens du regard  empli de reconnaissance que les mamans des enfants de l’association portaient sur Pierre, lorsque nous allions les visiter dans les quartiers pauvres de Siem Reap ou dans la campagne alentours. Et le regard d’une mère ça ne trompe pas.

Et puis la vie est ainsi faite,un jour, son  corps à commencé à lui jouer quelques mauvais tours, et Pierre a dû se résigner à revenir vivre en France mais il n’a pas lâché pour autant les petits Cambodgiens. Avec les amis d’ici, Didier, Dominique, Sylvie, Philippe, Roland, Marc, je ne peux tous les citer, et ceux du Cambodge, Yada, Malay, il a maintenu du mieux possible la flamme de son projet. Combien de discussions animées  pour définir les meilleures orientations à prendre mais combien de convivialité et d’amitié dans ces moments de partages.

Toi, l’homme aux yeux bleus, à la chemise bleue, à l’écharpe bleue, l’humaniste taquineur et charmeur, le  goûteur de vie, tu nous as tatoué le cœur à jamais. Mais écoute Pierre, les enfants sont venus te saluer. Leurs prénoms font comme une ronde au dessus de nos têtes. Chenda, Yavi,  Kagna ,…Sreynit, Muoylang, Sophanya,… Soban, Dara, Channi,… Sonita….et d’autres, d’autres encore…
Merci Pierre, merci.

SM (mars 2017)